Saray,
Kasır, Köşk, Yalı, Konak...
Saray
: palais (sérail) avec Selâmlık,
partie réservée aux hommes et Haremlık,
strictement réservé aux femmes
Kasır - kasrı
: résidence souvent à l'extérieur de la Ville pour se soustraire
aux chaleurs étouffantes ou s'adonner aux plaisirs de la chasse
Köşk
: dépendance d'un Saray mais dont elle est séparée pour favoriser la tranquille
discrétion d'instants intimes...
Yalı :
résidence raffinée pour profiter de la fraîcheur du Bosfor
Konak :
demeure urbaine - hôtel particulier - parfois cossue mais plus bourgeoise
qu'impériale
"Splendours
of Topkapi
Bezmara Ensemble"
Opus 111 - décembre 1999
"L'ensemble
des femmes d'Istanbul"
. Ton charme demeure encore dans mon coeur, mon effendi
. Viens jouir de ces visages de roses, viens goûter au vin
. Viens allons à la chasse, peut-être nous retrouverons-nous
là-bas
. Approche-toi approche-toi, ma belle
. La neige tombe à ma fenêtre
Les cheveux bouclés de ma bien-aimée
. Surle chemin d'Üsküdar la pluie se mit à tomber
. Je suis à l'aube d'une nuit sans retour
Al Sur/media 7 - décembre 1993
Hiérarchie
au Harem (par ordre croissant)
- Pour commencer, les élèves de l'école du harem
Elles étudient la musique, le chant, la danse, la poésie et les arts de l'amour,
le turc et le persan. Beaucoup d'entre elles, sans jamais apercevoir le sultan,
,partiront épouser des officiers ou des fonctionnaires.
- Les femmes de service
Elles sont autour de 400. Celles qui montent un peu en grade sont les Kalfa
et dirige un petit groupe de servantes. Puis il y a les Usta,
les "maîtresses"et enfin tout en haut Hazinedâr
(la trésorière)
- Les favorites
Gedikli : femme de chambre au service
personnel du Sultan
et dont on espère qu'il la remarquera...
Gözde : femme qui a réussi à attirer le
regard du Sultan (göz : l'oeil)
İkbal : favorite du Sultan dont il
honore occasionnellement la couche
Hassodalık : concubine plus fréquemment
appelée dans la chambre (oda) du sultan (nos odalisques !)
- Les épouses
Leur nombre est très variable : zéro avec certains sultans diront
les mauvaises langues ! - une seule parfois et jusqu'à huit pour les
plus vigoureux !
Baş Haseki : première épouse
parce qu'elle est la mère du prince impérial en titre.
Les autres Haseki sont les mères d'héritiers
mâles encore présomptifs ! Elles vivent à part dans le
Harem et ne peuvent plus se marier après la mort du sultan. Elles sont
chassées du harem si leur fils meurt ! Il y aussi les Haseki
Kadın , mères de princesses impériales qui peuvent convoler
à la mort du sultan
Attention, épouse ne veut pas dire qu'il y a mariage ! Très
rares seront les Haseki officiellement épousées : comme la très célèbre
Hürrem (notre Roxelane) !
Valide Sultan
Mère du Sultan régnant qui elle-même règne sur le Harem mais dont elle est
exclue souvent sans ménagement ! dès la mort de son fils
A la seule exception de Valide Sultan, pour les femmes "Sultan"
est un titre exclusivement porté par les filles du Sultan, les princesses
impériales ; jamais par ses favorites ni son éventuelle épouse
!
Avec
un regard amusé mais sans a priori ni recherche d'exotisme oriental
à tout prix , cette voyageuse nous fait le récit de sa longue
visite dans un harem au début des années 1840, sous le règne
d'Abdül-Mecid
Comtesse
Dash (1804-1872), "Mémoire des autres" in "Istanbul,
Rêves de Bosphore", Omnibus, 2001
Là, bat le coeur de l'Empire : au milieu des luttes fraticides, des
rivalités meurtrières et de l'excitation des sens ! Pénétrons
dans l'univers ensorcelant des Saray, Kasır, Köşk, Yalı et
de leurs Harems...
HAREMS
ET PALAIS IMPERIAUX
"Elle
nous raconte avec une grande sérénité - celle justement qui sied au Harem
où rien, absolument rien, ne doit surgir qui puisse troubler son implacable
tranquillité - toute la vie au plus quotidien, des femmes du Harem,
particulièrement dans l'ancien
Palais de Çırağan, un vieux palais en
bois - avant celui de marbre d'Abdülaziz - dont les jardins ne faisaient
qu'un avec le parc actuel de Yıldız
Merveilleux
souvenirs de la fille du Docteur Ismaïl Pacha, un des premiers médecins
diplômés de l'Ecole de Médecine de Constantinople. Médecin du sultan Abdul-Mecid,
il accéda aux plus hautes dignités de l'Empire et ainsi, Leïla Hanoum, née
au un peu avant 1850, fut avec sa soeur, probablement les seules jeunes
filles de la Ville à pouvoir entrer et séjourner au Sérail. A partir du
sultan Abdul-Hamid, les visites dans le Harem plus espacées, perdirent ce
degré d'intimité. Leïla Hanoum écrit ses souvenirs en 1900 environ,
mais un incendie où elle perd tous ses manuscrits et compositions
musicales, l'oblige à les reprendre en 1920-21.
"Le Harem impérial au XIXème", Leïla Hanoum,
version française par son fils Yusuf RAZI, préface Sophie BASCH - Editions
Complexe, 1991
Palais II : La rive européenne
d'Istanbul Boğazı (Bosphore) de Galata à Ortaköy
Palais III : La rive européenne
d'Istanbul Boğazı après Ortaköy
Palais IV : Les bords de Haliç
(Corne d'Or) et les hauteurs
Palais V : Passons en Asie !
Palais VI : Continuons en Asie !
Autour de Topkapı : Autour du Palais
des Palais...
Maintenant,
visitez les Palais Impériaux à Istanbul ...
Brillante
expression de la splendeur ottomane ou ultime éclat d'un Istanbul
fatigué : que de demeures impériales à découvrir ou ressusciter quand
elles ont subi des ans ou des hommes, l'irréparable outrage !
"Hayrettin Efendi", dernier eunuque du dernier sultan, mort en
1976 par D. Gnammankou : émouvant !